jeudi 31 octobre 2019

w.w.w : what a wonderful world


J'imagine, (all the people living for today), que comme tous les gens qui travaillent à leurs domiciles, et aussi ceux qui ne foutent rien chez eux, vous êtes harcelés par des pervers au téléphone qui veulent vous vendre de l'isolation à un euro. 

(Si vous êtes au travail en train de ne rien branler sur l'Internet, ou vous même un détraqué de pervers phonique, je crains que vous ne soyez convoqués sous peu en cellule de dégrisement par l'algorythme en chef qui vous surveille)

Comme ce n'était pas assez casse couilles il y a maintenant des appels enregistrés, c'est donc une machine qui vous oblige à arrêter tout ce que vous faîtes, ou ne faîtes pas, pour décrocher le combiné afin d'écouter un message de propagande.
Contre la machine on ne peut même pas avoir le plaisir de râler, le message enregistré n'enregistre pas les réponses. On peut à la rigueur prendre le temps d'appuyer sur la touche étoile ou de taper 1 pour "être mis relation avec un conseillé qui prendra votre appel". Comme si c'était vous qui demandiez à ce qu'on vous dérange pendant la sieste.
Les cœurs solitaires peuvent trouver là quelqu'un à qui parler de leurs problèmes, n'hésitez pas à leur raconter vos déboires sentimentaux, vos ennuis gastriques, la rougeole du petit dernier, etc... Ils sont là pour ça.

Mais, bon, la plupart des appels sont réalisés par des vrais gens de pays lointain qui vivent sur des plateformes.
Parfois c'est une fille avec un joli accent qui prétend qu'elle s'appelle Françoise quelque chose, alors qu'en réalité elle se prénomme Fatima. On papote un peu, je lui demande sa recette du couscous, je lui dis qu'elle est charmante mais que j'ai du travail, ça se passe bien. 
Au bout d'une dizaine de propositions perverses concernant la laine de verre, je suis moins sympa.
Et après, je culpabilise.
Alors j'ai trouvé un truc génial pour couper court à la conversation rapidement, je décroche et je dis : "Cabinet du ministère de l'intérieur, je vous écoute."
Ça raccroche fissa sur la plateforme en se confondant en excuses pour m'avoir dérangé.
C'est peu de choses, mais leur réaction m'amuse tellement que depuis que j'ai eu cette idée, j'attends avec impatience les appels de mes pervers isolationnistes !

mardi 29 octobre 2019

four heads of assholes


Il y a un type, ça fait des années que je croise sa tête de con en tracteur quand je me promène dans la campagne.
C’est lui et sa tête de con qui est en tracteur, moi je suis en chien.
Sa tête de con, je la vois donc toujours légèrement en contre-plongée, hautaine et dominatrice, fière d’avoir de gros pneus.
Il a vraiment pas l’air sympa, limite méchant, en tout cas jamais content, renfrogné, antipathique comme un français de souche.
Pendant des années, je lui ai fait un signe de la main pour dire bonjour et j’ai fait ma tête de mec cool et gentil, mais il reste marmoréen comme une table de bistrot.
Un jour, je l’ai vu sans ses gros pneus, à la fête de l’école quand ma fille était en primaire : pareil, tête de con, pas un sourire, pas bonjour.
Et c’est marrant parce que son fils était un petit gamin très rigolo, comme quoi, ça peut sauter une génération.
Toujours est-il que là, ça commence à me fatiguer d’avoir l’air sympa dans le vide depuis une vingtaine d’années. Moi aussi, je peux avoir une tête con si je veux. Je sais très bien faire la tête con.
Alors hop, j’y vais, je promène le chien et quand il arrive sur son gros tracteur, je lui fais ma plus belle tête de con patibulaire.
j’ai bien vu qu’il était troublé le bougre. Il s’est demandé qu’est-ce que c’était que cette tête de con qui lui faisait bonjour avec la main, (le doigt du milieu levé et les autres repliés)

C’est un miroir ducon ! 

Mince. C’est donc comme ça que se reproduisent les têtes de cons !