mercredi 22 septembre 2010

Parabole

 Jésus s’exprimait avec des paraboles et pourtant, il n’était pas toujours tourné vers le satellite.
Le partage des richesses en ces temps troublés, est très à la mode. Le partage des richesses entre les riches, bien sûr. Les riches partagent les richesses, et les pauvres se contentent de redistribuer la pauvreté.
Le problème de la pauvreté, c’est le manque d’organisation.
Les riches ont mis en place tout un système pour riches qui fonctionne très bien, alors que les pauvres se contentent d’un réseau d’organisations à but non-lucratif. Comment voulez-vous qu’ils soient un jour côtés en bourse, les bougres !
Et puis niveau communication, la pauvreté a des progrès à faire.
Juste un exemple, prenez le logo d’Emmaüs, il faut reconnaître que comparé au clown de Mac Donald, la tête de l’abbé Pierre c’est plutôt tristounet et les gens, la tristesse, ça les déprime.
La pauvreté, c’est pas vendeur. Tu as beau faire ce que tu veux, le consommateur reste insensible à l’attrait de la misère.
C’est comme ça.
Ce qu’ont compris les riches, c’est que du fric, il y en a beaucoup, même s’il est éparpillé dans les poches crasseuses des pauvres. Et comme les pauvres ne sont pas très malins, sinon, ils ne seraient pas pauvres, se disent les riches, il suffit de trouver une astuce pour qu’ils te  donnent le grisbi en croyant qu’ils font une bonne affaire…
Par exemple le litre de pétrole. Les pauvres aiment beaucoup acheter des litres de pétrole et il est assez facile de leur faire croire, un coup qu’il n’y en a plus, puis un coup que finalement il y en a encore etc… En faisant pleins de bénéfices sur la spéculation.
Nous parlons ici des pauvres intermédiaires, c’est-à-dire de ceux qui pensent qu’ils sont pauvres parce qu’ils n’ont pas beaucoup d’argent.
On pourrait rêver d’un monde dans lequel les pauvres intermédiaires seraient moins cons, mais est-ce vraiment souhaitable ?
Le vrai pauvre, celui qui n’a plus rien du tout, il n’envie pas les connards à Rolex ou les footballeurs milliardaires, il envie les pauvres intermédiaires qui ont un toit, un vague revenu et un caddie plein de merdes achetées chez hard discount, l’épicier du coin.
Et c’est à ce moment-là, que Jésus arrive avec sa parabole sous le bras, sur le parking de Leader Price.
Bien heureux les pauvres d’esprit, qu’il dit, car le royaume de la grande distribution leur appartient.  
La grande distribution n’a rien à voir avec la grande Redistribution, c’est complètement le contraire.
Va expliquer ça aux pauvres intermédiaires, même avec une parabole tournée vers le satellite. C’est pas du gâteau.




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