lundi 7 février 2011

Un air de liberté

Le rire, c’est le propre de l’homme et ça vaut un steak.
Mdr.
Mort de rire.
Une fois, il y a longtemps, j’ai reçu un message avec ces trois lettres et par manque d’attention ou parce que mon cerveau est tellement rapide que c’en est effrayant, j’ai pensé que mdr, ça voulait dire merde.
Pourquoi il termine son message de félicitation par merde, celui-là ?
En plus, c’est mrd, pas mdr qu’il faut écrire si on arrive pas à prononcer les voyelles.
C’est ce que j’ai expliqué à mon correspondant abréviateur dans un courrier de douze pages fortement argumenté et il m’a répondu que j’étais vraiment très drôle, lol !
Laughing out loud
Il y a des gens qui trouvent ça drôle.
Moi, je suis un paria, la plupart des gens qui font rire les autres gens ne m’amusent pas. Que Stéphane Guillon soit viré de Radio Paris, je m’en foutais, il ne me fait pas rire et de toute façon, les mecs drôles avant 9h du matin à la radio, ou à n’importe quelle heure à la télé, ne me concernent pas.
Je trouve la plupart des humoristes insupportables. C’était déjà pénible de se les fader en rigolos de la classe, déjà lourdauds et grossiers, déjà en quête d’applaudissements pour leurs pitoyables cabrioles, et il faut qu’ils soient devenus la référence en matière de pensée philosophique et politique de tout un peuple de téléspectateurs.
Inféodés à l’audimat, à la part de marché publicitaire, ils se complaisent dans la fausse provocation et l’impertinence calculée ou bien ils servent de bouffons alibis déversant leurs imprécations gauchistes dans des médias ultra-libéraux ravis de montrer au peuple à quel point la parole est libre sous la bannière du pognon roi.
Alors, certains me disent parfois que je suis drôle ( mdr ! ), et après tout, pourquoi pas, chacun ses goûts, mais rassurez-vous, ce n’est pas fait exprès.
Non, moi, tout petit, je n’étais pas le rigolo de la classe. Dès la maternelle, j’ai ourdi une tentative de prise de pouvoir dans le but d’instaurer un régime démocratique et de mettre les gommettes au feu et la maîtresse au milieu !
Vous connaissez les pouvoirs totalitaires, ils ont beau jeu de vous faire rentrer dans le rang à coup de redoublement et de mise au coin, alors j’avais en réserve dès le CP une réplique pour m’en sortir avec panache :
« Non, Madame, ce n’est pas la Normandie que je hais, c’est l’injustice ! » disait Errol Flynn à Olivia de Havilland dans Robin des Bois.
Voilà qui sert de tirade appropriée en toutes circonstances, il suffit de remplacer « Normandie » et « injustice » par n’importe quoi.
« Non, Madame, ce n’est pas la démocratie que je hais, c’est l’usage que vous en faites »
« Non, Madame, ce n’est pas le petit-salé aux lentilles que je hais, c’est la cuisine au beurre »
( Rien à voir avec Brice Hortefeux et les Auvergnats, mais vous remarquerez qu’on peut trouver un sens caché à n’importe quoi, avec un peu de bonne volonté. C’est ce qui fait jaillir la profondeur des abîmes les plus insondables.)
Non, Madame, ce n’est pas Nicolas Sarkozy que je hais, c’est la médiocrité »
(  Vous pouvez remplacer « N S » par « petit salé aux lentilles », ça marche aussi ! )
« Non, Sir, ce n’est pas une révolte, c’est une révolution ! »

Nn Sr c n’st ps 1 rvlt c 1 rvltn !

C’est très clair, je ne sais vraiment pas pourquoi je m’emmerde avec des voyelles !

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