« C’est la
merde
Crotte de bique
Il fait un temps de
merde
C’est
merdique »
Paul Verlaine
Il est affligeant
de constater qu’on associe systématiquement à la merde des concepts négatifs ou
peu valorisants.
Un film de merde,
par exemple, ça n’est pas un film dans lequel les gens font caca, c’est
seulement un mauvais film. Alors qu’un film de cul, c’est bien un film dans
lequel les gens font des trucs avec leurs derrières.
Ce n’est pas très
poétique de parler du caca, néanmoins, même les plus grands poètes font caca.
Mais bon, c’est un
sujet qu’il vaut mieux éviter si vous voulez faire carrière dans la poésie, ce
qui n’est certes pas mon cas.
On découvrira mon
œuvre poétique après ma mort, et ce sera la moindre des choses, car si j’ai une
ambition, c’est bien celle d’être un poète posthume.
À mon sens, il
n’est de vrai poète que posthume, les autres sont des chansonniers.
Je sens bien que
revaloriser la merde, ça ne va pas être du gâteau, trop d’à priori négatifs
pour qu’on dise un jour à table : « le gigot était merdique, je
tiens à féliciter la maîtresse de maison »
Tout de même, s’il
y a un domaine, ( où l’amour sera roi où tu seras reine ), c’est bien
celui de la merde générale qu’on nous sert en permanence.
La mouise, la
mouscaille, la panade, une véritable panacée.
Vous êtes dedans,
mais grâce à ceci ou grâce à cela, grâce à une main de fer dans des bottes à
clous, une France forte et la légalisation des machines à sous, nous allons
vous en sortir. France éternelle, France qui gagne, Force tranquille…
C’est surtout fort
en gueule, qu’elle est, la France.
L’unité de mesure
de la merde, c’est le 1929.
« Nous vivons
la plus grande crise depuis 1929 », ça veut dire qu’avant, tout allait
bien, on avait pas encore de thermomètre.
L’état naturel de
la société humaine, c’est la crise, c’est la merde, quand tout va bien, c’est
qu’il va se passer quelque chose, ça ne présage rien de bon.
1 commentaire:
Une autre unité de mesure que j'affectionne est ... la grenouille. Je m'explique: une expérience étonnante consiste à plonger une grenouille dans un bain d'eau bouillante, et une autre grenouille dans un autre bain celui-là à température ambiante mais que l'on chauffe progressivement jusqu'à bouillir. La 1ere bestiole sautera hors du bain et s'en tirera, la 2eme va rester au chaud et va en crever. Je suis sûr que si on replace la t° par de la merde on constatera la même chose: à petite dose, on s'habitue. "Étonnant non?" (Desproges)
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