jeudi 22 juillet 2010

Comment qu’tu causes quand t’écris...


Je ne sais pas si je suis la personne la plus idoine pour donner des leçons de français, ayant moi même été victime de l’incompétence de dizaines d’enseignants pas foutus de faire de moi un maître Capello irascible, (ce dont je les remercie sincèrement), mais bon.
On voit bien avec cette phrase à propos de quoi je veux causer, hein ?!
Après avoir fait mes humanités, je complétais ma formation littéraire par la lecture des romans de Frédéric Dard, puis je passais directement à Marguerite Duras, parce que j’aimais bien les dessins sur les couvertures de ses livres. Malgré ça, je n’ai toujours pas compris à quel moment il faut utiliser  le passé simple, ( bien que quelque chose me dise que c'était dans la phrase précédente ! ), ni vraiment retenu ces fichues règles des participes passés, vu que je suis résolument tourné vers l’avenir.
Et pourquoi, d’abord, dans les exemples de conjugaison, c’est toujours avec le verbe aimer ?
J’aime, tu aimes, il aime, nous aimons, vous aimez, ils aiment.
C’est une sorte de propagande, comme quoi  qu’on devrait s’aimer les uns les autres et  pis tout ça ? Croassez et multipliez-vous, buvez c’est mon sang, mangez c’est ma chair et ne vomissez pas partout, c’est du cuir ?
L’amour, c’est bien, je n’ai rien contre, mais après faut pas s’étonner qu’ils aient la tête ailleurs, les élèves, c’est pas comme ça qu’on va les faire “travailler plus pour gagner plus”.
Quel slogan, tout de même !
Déjà à l’époque, ( comme ça a l’air loin !), ça me faisait beaucoup rire. “Travailler plus pour gagner plus”, l’idéal des cons.
Comment peut-on être séduit par ça ?
Alors l’idée, tu vois, c’est que tu vas travailler plus et du coup, on va te donner plus de sous, et ça, c’est ce qui est chouette, parce qu’avec ces sous en plus, tu vas pouvoir acheter plus de trucs en plastique. Et là, le gars il est sidéré, c’est comme un nouveau projet de société, les prémices d’un âge d’or de la connerie. Et donc, il vote.
Les pauvres, ça les arrange quelque part, de travailler plus pour gagner plus, parce que des sous, ils n’en ont pas tellement. Les riches, c’est pas la même chose, eux, ils s’en foutent, ils ont juste besoin d’évasion. Un riche, c’est pas comme un travailleur-plus, un riche ça a besoin de grands espaces, d’évasion... D’évasion fiscale, en particulier.
Mais bon, tout ça est terminé, même les plus cons des pauvres commencent à comprendre qu’ils ne deviendront pas riches en travaillant. Heureusement, il y a le Loto et les paris en ligne, et c’est chouette parce qu’il suffit de cocher des cases, même pas besoin de savoir écrire !
De toute façon, à quoi bon leur enseigner le français pour finir par taper des textos.
C’est à dire que maintenant, tout le monde écrit tellement mal, que même moi, je vois les fautes d’orthographe !
Si ça continue, en vieillissant, je vais devenir une sorte de référence, un genre de gardien du Temple de l’Ornithographe comme mes copains Caza et Coutelis...
“Halte là jeune godelureau, ne vois tu donc point que tu tortures la langue d’Amélie Nothomb !” corrigerai-je d’importance mes disciples.
( C’est quant est ce je serai vieux, alors  tout le monde aura oublié Victor Hugo, on polémiquera pour savoir s’il faut, oui ou non, mettre au programme de terminale les mémoires en SMS du général Sarkozy).


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