lundi 9 mai 2016

Le monde vu du coin de la rue


Pour BISCOTO, un autoportrait au banjolélé 
c'est mieux qu'une oreille coupée )

Et puis CAZA continue de poursuivre sa réflexion, sans la rattraper , sur l'air du temps qui est ce qu'il est : LETTRES OUVERTES

J'ai écrit ce qui suit dans le commentaire de ses Lettres Ouvertes, comme ça ressemble à un post des NofzeW, autant le coller ici !

Ne faudrait-il pas un petit peu oublier le monde ?
Le monde, c'est l'horreur en permanence partout depuis toujours. 
Nos petites visions d'européens privilégiés, sont perturbées par la bêtise et la cruauté indicibles de ces attentats, mais ils ne sont qu'une goutte de sang dans un flot d'hémoglobine à la Tarantino.
Depuis notre naissance nous vivons, sur le territoire Européen, en paix dans l'illusion créée par la société du divertissement et de la consommation. Un petit coup de calcaire quand un enfant mort sur une plage fait la Une et puis on regarde ailleurs, un film, un match, une émission de télé, les soldes...
Grande émotion après les attentats à Paris et puis on est déjà moins concernés quand c'est en Belgique alors que dire lorsque l'horreur frappe à l'autre bout du monde ?
Nous ne sommes pas conçus pour appréhender le monde, tout ce qui dépasse l'échelle d'un village est déjà trop éloigné de nous.  
Et c'est naturel, nous ne pouvons rien contre un massacre lointain. On peut se dire que c'est horrible, triste, révoltant, mais c'est quand même moins chiant que la batterie de la bagnole qui est à plat un matin d'hiver au moment d'emmener les enfants à l'école.
Le massacre à Charlie Hebdo, ça nous dévaste parce qu'il s'agissait de nos "semblables" une identification directe avec nous mêmes, nos proches. Si ça avait été un carnage dans les vestiaires du PSG, je doute que toi et moi aurions ce sentiment de "ne pas s'en remettre jamais".
Mais ce n'est ni plus ni moins que le monde comme il va (mal) depuis toujours. On a "digéré" les attentats de l'IRA ou de l'ETA ou des brigades rouges etc... On "digèrera" ceux de 2015, peut être pas toi et moi et quelques autres, mais la majorité des européens, parce que c'est comme cela qu'on survit. 
Une génération est déjà en train "d'apprendre à vivre" avec la menace terroriste, comme nous vivons tous avec la menace nucléaire. Parce qu'il n'y a pas le choix, parce que c'est plus facile de continuer dans l'illusion que "jusqu'ici tout va bien".
Comment le reprocher puisqu'il est impossible d'appréhender les problèmes que nous ne sommes pas en mesure de résoudre à notre échelle.
Ce qu'on nous propose, c'est de désigner des gens qui se chargeront pour nous de ces problèmes. C'est simple, facile et sans besoin de trop réfléchir. Et ça ne marche pas.
D'abord parce que nous ne sommes pas tous d'accord sur les problèmes à résoudre, ni sur la manière de s'y prendre et surtout parce que pour nos élus aussi, le monde est trop vaste.

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