lundi 21 novembre 2011

Dessins originaux

Le dessin, c’est quelque chose qui me plaît de plus en plus. Je ne veux pas parler de mes dessins à moi, mais du dessin en général et même en maréchal et même en caporal et surtout en simple soldat !
Le petit crobar de rien du tout, le riquiqui zigouigoui de coin de page, le truc presque du domaine de la rature, voilà ce qui me plaît.
Et je suis comblé car, en allant voir sur le blog d’un de mes talentueux camarades de jeux, j’ai été séduit par un tout petit bout de story-board de rien du tout qu’il avait mis là, pour montrer les étapes de la réalisation de son bel album.
Le gars, il a été plutôt étonné que je lui demande s’il était disposé à le vendre ou à faire un échange, il m’a répondu une chose que je trouve très intéressante :
«  Pourquoi pas, mais ce morceau de story-board, c’est vraiment un bout de papier ridiculement petit, il a été plié en deux…C’est juste un gribouillis. Il a la valeur qu’on veut bien lui donner… »
Il a la valeur qu’on veut bien lui donner.
Tout est là. Pour le dessin, cette petite chose fragile, archaïque, sur un support simple, n’a en réalité aucune valeur à part celle que l’on décide de lui donner.
Bien sûr, s’il s’agit d’un dessin d’Hergé, où de Picasso, ça vaut plus cher sur « les marchés », mais ça reste juste un bout de papier avec de l’encre.
J’ai vu il y a quelques temps des dessins de Gary Panter mis en vente dans une galerie Parisienne, qui n’étaient vraiment pas terribles et « valaient » très chers.
Je préfère à ces dessins-là, le petit crobar d’un dessinateur moins connu, mais qui, je ne sais pourquoi, me plaît beaucoup. Pourtant, j’aime bien Gary Panter.
Il n’y a rien d’objectif là-dedans, la signature je m’en tape, il faut que ces signes, ces traces d’encre, me parlent, il faut qu’il se passe quelque chose, comme lors de l’expo sur Georges Beuville, vue à St Malo, où je reste pantois devant de simples petits croquis de rien du tout.
Quand je fais des échanges avec mes copains dessinateurs, je ne suis jamais trop attiré par les planches de bandes dessinées, je préfère souvent un petit dessin qui n’a l’air de rien.
Et puis, là, je me suis remis à faire des dédicaces et j’ai discuté avec quelques amateurs de dessins, car la dédicace, c’est tout de même un moyen d’obtenir un dessin original pour le prix d’un album.
Je suis toujours surpris, que les amateurs de bandes dessinées ne cherchent pratiquement pas à nous acheter des dessins. Des planches, quelquefois, mais des dessins rarement. Pourtant, entre la planche qui a un prix assez élevé et la dédicace qui est gratuite, ( pour le prix d’un album ), il y a une marge assez grande et plein de petits croquis intéressants.
Une des raisons, c’est que le dessin n’a aucune valeur.
Je veux dire par là, « qu’il n’a que la valeur qu’on veut bien lui donner », bien sûr !
Mais c’est aussi parce qu’on ne sait pas que c’est possible et à quel prix.
Pour tous ceux qui créent des images, des dessins, des peintures…Quand il s’agit de les vendre, il est difficile de fixer un prix. Pas trop cher, c’est se dévaloriser, trop cher, c’est se prendre pour quelqu’un qu’on est pas et c’est ridicule et ensuite, il y a une sorte de « côte » en fonction de sa notoriété, qui est la  loi du marché, genre la voix de son maître, genre la loi du plus fort, un truc de droite, donc.
Il m’est arrivé de vendre des dessins en proposant à l’acheteur de fixer lui-même le prix, ( un truc de gauche, donc ! )
On voit tout de suite celui qui veut « faire une affaire » et celui qui ne peut pas se permettre plus parce qu’il n’a pas trop d’argent à consacrer à ce genre de dépenses.
Il y a aussi des petits malins qui revendent des dédicaces, qui spéculent sur les dessins qu’on leur a offert, ce genre de délicatesses…
C’est normal, puisque le dessin n’a que la valeur qu’on veut bien lui donner.
C’est un petit jeu qui ne me choque pas tellement, en tout cas moins que d’autres façons de spéculer sur le produit du travail d’autrui.
Si quelqu’un peut faire un bénéfice en revendant un dessin, une dédicace, ça veut dire, que « la valeur qu’on veut bien lui donner » a augmenté. Tant mieux pour l’auteur.
De cette réflexion, il ressort que j’ai fait une petite boutique pompeusement intitulée « Wens Art Shop » parce que j’ai vu ça sur les blogs d’autres dessinateurs et que ça m’a fait rire. Mais comme je suis un type modeste, ( bien que génial ), au lieu de mettre en vente des planches de BD ou des dessins à des prix qui pourraient faire croire que ça vaut quelque chose, je mettrai de temps en temps des petits crobars, des zigouigouis, de riquiquis dessins de coins de pages et quelques illustrations, à des tarifs modestes ( et géniaux ).On clique sur l'icône "WENS ART SHOP"et c'est là.
Un peu le genre de choses que j’aimerais pouvoir trouver chez les dessinateurs dont j’aime le travail.
C’est pour ceux qui passent par ici, sur le blog, et à qui ça ferait plaisir d’avoir un petit truc plus orignal qu’une dédicace, sans se ruiner.
Elle est pas belle la vie ? 

3 commentaires:

A.DAN a dit…

Suis une taupe ou quoi? Vois pas ton truc à cliquer l'machin de tes zgribouillis?

A+
ADAN

WENS a dit…

Ah ah ah ! Mais t'es vraiment geek à la manque !
Il faut cliquer sur le dessin en haut à droite, sous l'indien, ousqu'il y a écrit Wens Art Shop !

Michel Loiseau a dit…

J'avoue ne pas avoir trouvé le lien non plus. Mais maintenant que je sais qu'il se trouve en haut à droite, sous l'Indien, ousqu'il y a écrit Wens Art Shop !, je vais sans doute y aller faire un tour. Je promets pas que je vais acheter, hein !

Pour le reste, les quelques fois où je vends mes dessins (c'est bien rare), je fais "à la gueule du client". C'est aussi pour ça que c'est rare que je vende des dessins.