Ce qui façonne la
culture visuelle du public, de celui qu’on appelle GRAND pour dire qu’il est le
plus nombreux, ce sont les médias massues : le cinéma, la télévision, Internet
et le jeu vidéo, dont on dit qu’il est le « bien culturel » le plus
vendu dans le monde, ce qui donne une idée de la culture de ce monde.
L’œil, c’est
l’outil avec lequel le cerveau perçoit la réalité, c’est avec ce truc que nous
nous faisons une vision du beau et du laid et c’est assez mystérieux.
C’est mystérieux
parce qu’il y a des choses que tout le monde trouve belles et d’autres que nous
sommes tous d’accord pour trouver hideuses.
C’est ce qui nous
rapproche.
Par exemple, les
chatons, c’est mignon, vous ne trouverez pas grand monde pour dire qu’un petit
chat, c’est moche. C’est une sorte de programmation naturelle, on est
programmés pour trouver les bébés bestioles adorables, ( sinon on pourrait
marcher dessus et les espèces s’éteindraient).
Mais heureusement,
il y a la culture.
La culture, c’est
ce qui fait que des petits chatons dans un panier ou un chalet Suisse, c’est
moche.
Un chalet Suisse,
en soit, ça peut être sympa, mais sur un calendrier, c’est moche !
Merci la
culture !
Bien sûr, vous
faites peut-être partie des gens qui trouvent les chalets dans un panier, ou
les chatons Suisses trop chou… C’est aussi une forme de culture.
Ce qui serait
dangereux, c’est que dés l’enfance, ce soit l’esthétique du calendrier des
postes qui soit privilégiée visuellement pour l’éducation de l’œil du GRAND
public.
Avouez que ce
serait tout de même dommage qu’on finisse par trouver moches les toiles de
Bonnard, Picasso, Rembrandt…
Le nouveau
calendrier des postes, c’est l’image de synthèse, elle imprègne l’œil des
enfants qui plongent avec délices dans les mondes vulgaires et virtuels de
leurs jeux vidéos et dont la culture est fabriquée par les studios Pixar,
Dreamwork et compagnie.
Les films qui
sortent de ces studios américains à une cadence infernale se ressemblent tous,
vieillissent mal, et sont constitués d’une grammaire de gestes identiques, de
mimiques copiées d’un film à l’autre et d’un graphisme de textures qui est, bien souvent, leur
seule originalité.
Cette esthétique du
« léché réaliste » est en train de devenir la référence
culturelle du monde mondialisé.
Finalement, les
petits chatons dans un panier du calendrier des PTT, c’était pas si mal !
4 commentaires:
Bonjour,
Récemment, j'ai lu ou entendu les résultats d'une étude scientifique qui tend à montrer que l'on a tendance à trouver "beau" ce que la majorité trouve "beau".
L'art n'a pas pour fonction de faire du "beau", c'est entendu.
Ce que j'aimerais savoir, c'est le nom des personnes qui ont décidé un jour que les petits chats dans un panier ou le chalet suisse étaient parfaits pour les calendrier. Quand j'étais petit, c'était déjà ça. Maintenant, on ne vient plus me proposer le calendrier des postes. Parfois, j'ai celui des pompiers.
N'empêche que les petits chats, c'est mignon. Kawaii comme disent les Japonais. Je ne suis pas contre les photos ou les peintures ou les musiques "Kawaii". Le mignon, le gentil, il ne faut pas cracher dessus. A tout prendre, c'est mieux que le moche-méchant. Non ?
Mr Popo est "kawaii" mais je ne pense pas qu'il pourrait orner le calendrier des postes.
Même ce qui peut, à un moment, sembler la pire chose en matière esthétique, peut devenir intéressante avec le temps ou dans un autre contexte, ou parce qu'on a évolué... Mais il y a étrangement des choses unanimement détestées. Par exemple le vomi.
Le vomi, personne ne trouve ça joli ou intéressant d'un point de vue plastique. J'aimerais bien savoir qui a décidé qu'on ne pouvait pas mettre du vomi dans un panier sur le calendrier des postes !
Quant à Mr POPO, il va bientôt être plus célèbre que Mickey la souris et on va le voir partout, et aussi sur le calendrier des postes, couché dans un panier.
Salut Mister Popo!
Je donne régulièrement des cours de dessin dans un atelier partagé une fois avec des enfants, une fois avec des adultes. Au début j'étais presque gêné des goûts affichés sinon défendus par certaines personnes en matière de toiles, de dessins, ... bref, ce que j'aurais pu appeler "des croutes" en son temps. Mais en fait je sais qu'au delà de mon côté incendiaire du monde, finalement je suis rassuré par cette "variété" de goûts. Et, comme tu dis, j'ai appris finalement à aimer le petit trait soigné - et tous les efforts que cela sous-entend- du chaton de la voisine croqué par sa mémère adorée ;)readoly 2635
Dans nos contrées maritimes et plus particulièrement à Brest où l'on s'abreuve à outrance, avec des conséquences parfois fatales pour l'estomac du pochetron il existe deux termes infiniment poétiques pour désigner le vomi :
1- lors de son éjection c'est une queue de renard
2- à même le sol cela devient une omelette de docker
C'était ma contribution de ce jour à la culture poétique contemporaine.
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