vendredi 8 mai 2015

Sur la table : “L” de Benoît Jacques

Je vais poser de temps en temps sur ma table un livre que j’aime beaucoup, une occasion de revenir sur un ouvrage publié il y a peu, longtemps, ou très très longtemps.
Les livres disparaissent si vite.
Ils passent comme des TGV dans la nuit, pour paraphraser François Truffaut : 
“Les films sont comme des trains dans la nuit” 
Belle formule qui évoque les petites images qui se succèdent sur la pellicule, comme les vitres éclairées d’un train qui passe dans l’obscurité... ou les cases d’une bande dessinée.


Benoît Jacques fait les livres qu’il a envie de faire et il les édite lui-même. Vous pouvez les trouver sur son site : 


Quand on a en mains un de ces livres particulièrement soignés dans les moindres détails de leurs conceptions : formats, choix des papiers, mises en pages… On perçoit clairement l’intention de l’auteur de fabriquer des ouvrages qui lui ressemblent et qui ne soient pas contraints par quelque format d’une collection imposée.
Benoît Jacques est un homme libre.
Les auteurs qui s’auto-éditent sont toujours un peu soupçonnés de le faire parce qu’aucun éditeur ne veut produire leurs livres.
C’est quelquefois vrai, mais quand on voit les tonnes de daubes que publient les éditeurs de BD, on ne peut que douter de la pertinence de leurs choix.

Tout cela est affaire de goûts, et le lecteur de Lanfeust de Troy ou de Largo Winch ne sera probablement pas celui des livres de Benoît Jacques, bien qu’on puisse voir des choses plus surprenantes dans ce curieux monde des amateurs de papier.





“L” est une exception à la règle des “Benoît Jacques Books” puisque Benoît Jacques a été édité par “L’association” pour cet ouvrage extrêmement intime et expérimental. 
Raconter “L” n’est pas possible, c’est un flux d’images au graphisme enlevé et libéré qui explose à chaque page. Rien n’est simple, rien n’est clair, tout peut être interprété.
Voilà bien un livre déconcertant, mais si je devais emporter une bande dessinée sur une île déserte, je choisirais cet album.
Je ne ferais pas mieux que l’excellente chronique de Christian Rosset sur du9 en juillet 2010 pour vous donner envie de lire “L”. 


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