Tendre l’autre joue, vu qu’on en a que deux, c’est alternatif et c’est peut-être enfin la découverte du mouvement perpétuel.
Ramasser ses dents et aller pleurer.
Ramasser ses morts et rester calme.
Tendre l’autre joue ?
Rester calme, surtout rester calme.
Combien de temps, combien de morts avant que l’insupportable…
Un sentiment étrange devant les manifestations pacifiques après les attentats.
Déposer des fleurs, des dessins, des bougies…La Belgique, patrie de Tintin, dessine à la craie sur le sol.
C’est joli.
Le sentiment que quelque chose n’est pas "normal".
On vous tire dessus et vous faites des petits dessins, vous déposez des fleurs.
Comme si deux pensées diamétralement opposées s’affrontaient, ou plutôt, ne s'affrontaient pas.
Comme si l’une ne voulait pas admettre qu’elle vit dans le monde de l’autre, celui de la violence aveugle à laquelle il faudrait répondre par la compassion aveugle.
Ne pas vouloir voir l’ennemi, parce qu’il est hideux.
Parce que l’ennemi, c’est dieu et qu'il n'existe pas.
Je sais bien qu’il faut rester civilisé.
Mais je suis troublé par ce calme, par cette façon de s’habituer à être tué.
Combien de temps avons-nous avant de perdre la raison ?
1 commentaire:
"Combien de temps avons-nous avant de perdre la raison ?"
Apparemment, on a pas tous la même.
Par exemple, il y a celle qui nous permet, malgré tout, de vivre ensemble.
Je me souviens d'un album de Comès (Silence?), ou il était question de "Gestalt".
La définition donnée dans ce même livre: "unis par une même haine". Ça m'avait beaucoup questionné à l'époque.
J'en comprends mieux la signification en grandissant...
Même si ce n'est pas la seule définition de ce mot, l'idée d'être uni par la haine me semble prédominante aujourd'hui, et l'équilibre est difficile à trouver.
Supporter... qui, quoi, combien de temps?
Une citation de Gandhi m'est revenue dans mon jardin:
"Là où il n'y a le choix qu'entre lâcheté et violence, je conseillerais la violence."
Comment l'insidieuse goutte fera-t-elle déborder l'équilibre de la vase?
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